Découvrez les secrets de la DHEA, l’hormone de la jeunesse éternelle !

Des recherches suggèrent que la supplémentation en DHEA pourrait combattre le vieillissement. Le Professeur Philippe Touraine, endocrinologue, nous en dit plus.

La déhydroépiandrostérone ou DHEA est une hormone stéroïde produite naturellement par le corps, autant chez les hommes que chez les femmes. Son niveau est au plus haut dans la vingtaine et diminue progressivement avec l’âge.

Elle se trouve dans divers organes et tissus comme le cerveau, les ovaires, les testicules, les tissus adipeux, la peau et le sang. Elle sert de précurseur à la synthèse d’autres hormones telles que la testostérone, les œstrogènes et la progestérone, précise l’expert.

Le pic de sécrétion de DHEA se produit vers l’âge de 20 ans. À partir de 40 ans, son niveau chute de moitié et diminue de 90 % vers l’âge de 75 ans. Cela a conduit certains chercheurs à recommander la supplémentation en DHEA pour freiner les effets du vieillissement.

La DHEA facilite la production d’hormones sexuelles telles que la testostérone et les œstrogènes. Au-delà de ce rôle de précurseur hormonal, elle ne semble pas avoir d’autres fonctions physiologiques majeures.

Des études, comme celle dirigée par le Pr Etienne-Emile Baulieu en 2000, suggèrent que la DHEA pourrait :

• Améliorer la mémoire et protéger contre la dégénérescence cérébrale ;
• Augmenter la production de sébum et améliorer l’aspect de la peau ;
• Renforcer le système immunitaire ;
• Augmenter la libido ;
• Avoir un effet antidépresseur ;
• Améliorer la densité minérale osseuse, surtout chez les femmes ;
• Se substituer à des traitements hormonaux durant la ménopause ;
• Pour les hommes, elle pourrait également aider à combattre les troubles de l’érection.

Il est possible d’avoir une production insuffisante de DHEA, notamment chez les personnes atteintes d’insuffisance surrénalienne ou celles ayant subi une ablation de ces glandes, car elles constituent sa principale source.

De plus, la production naturelle de DHEA diminue après 30 ans. « Il est difficile de déterminer s’il est souhaitable de contrer ce phénomène », indique le Pr Touraine.

La réduction des niveaux de DHEA est un processus naturel qui varie selon les individus. Certains chercheurs pensent que cette baisse pourrait contribuer à l’apparition de certaines maladies, d’où son surnom d’« hormone de jeunesse ». C’est pourquoi elle est particulièrement prisée par les personnes âgées ou fatiguées.

On ne mesure pas directement le taux de DHEA, mais plutôt celui du sulfate de DHEA (SDHEA). Les niveaux « normaux » varient selon le sexe et l’âge. Toutefois, ces niveaux peuvent différer selon les laboratoires et les méthodes utilisées et doivent être interprétés par un médecin avant de tirer des conclusions hâtives.

Les symptômes d’une baisse de DHEA ne sont pas spécifiques et peuvent être variés. Ils incluent notamment :

• Des bouffées de chaleur ;
• Une baisse de la libido ;
• Une perte de poils au niveau du pubis ;
• Une intolérance au bruit ;
• Des douleurs articulaires ;
• Une irritabilité ;
• Une baisse de moral ;
• Une peau desséchée et ridée, etc.

Ces symptômes sont des signes du vieillissement naturel de l’organisme et ne doivent pas nécessairement inquiéter s’ils sont isolés et peu impactants. Toutefois, il est important de les noter (et leur régularité) pour orienter un éventuel diagnostic.

La DHEA peut être prescrite pour plusieurs raisons :

• Pour soulager les symptômes de la ménopause ;
• Pour prévenir l’ostéoporose chez les femmes ;
• Pour stimuler la fonction sexuelle ;
• Pour soulager le stress et l’anxiété ou traiter la dépression ;
• Pour soulager les symptômes du lupus et réduire l’utilisation de corticostéroïdes ;
• Pour améliorer le confort des personnes souffrant d’insuffisance surrénalienne ;
• Pour améliorer les fonctions cognitives chez les personnes âgées ;
• etc.

« Ces bienfaits sont souvent extrapolés à partir de résultats obtenus sur des rongeurs. Les études chez l’homme sont limitées par de nombreux biais (faible échantillon, courte période, etc.) », prévient le Pr Touraine. Si la DHEA est effectivement disponible en complément, il est crucial de consulter un professionnel de santé.

La DHEA est disponible en pharmacie, uniquement sur prescription médicale après un bilan hormonal et une évaluation de vos pathologies et antécédents.

Elle est vendue comme une préparation magistrale, c’est-à-dire qu’elle est préparée de manière artisanale par les pharmaciens à partir de poudre de DHEA extraite de la plante de yam. Ainsi, elle n’est pas remboursée par la sécurité sociale.

Il est conseillé d’éviter les produits disponibles sur internet, dont la composition peut être douteuse ou trompeuse.

De plus, la consommation de certaines plantes comme l’igname sauvage, le soja, le trèfle rouge ou encore le persil ne stimule pas la production de DHEA.

Les bénéfices de la DHEA, initialement mis en avant par le Pr Etienne-Emile Baulieu, ont été largement remis en question, notamment dans un rapport de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé publié en juillet 2001. Pour les experts, la plupart des résultats observés sont considérés comme « modestes, discordants, discutables » et pourraient être dus au hasard. « Aucune preuve formelle d’efficacité dans les pathologies associées au vieillissement n’a été établie, même si certaines pistes pourraient mériter des études ultérieures », concluent les auteurs. Et la situation n’a pas beaucoup évolué depuis.

La prise de DHEA peut entraîner des effets indésirables tels que :

• Fatigue ;
• Hypertension artérielle ;
• Maux de ventre ;
• Diabète ;
• Baisse du taux sanguin de cholestérol HDL (le « bon cholestérol ») ;
• Ou acné.

Chez les femmes, on observe parfois une chute des cheveux ou encore une augmentation de la pilosité sur le corps et le visage, ainsi qu’un changement de la voix qui devient plus grave (source 1).

De son côté, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (l’Afssaps) déconseille l’usage de cette hormone en raison des potentiels effets secondaires :

• La prise de DHEA peut stimuler la croissance de cancers hormonodépendants (cancer de la prostate, cancer du sein, cancer de l’utérus) ;
• Le risque cardiovasculaire potentiel, lié à une baisse de l’HDL cholestérol, observé dans plusieurs études à la suite d’une prise au long cours de DHEA ;